Gros dormeurs : le gouvernement vote le passage aux 25 heures

De nombreuses études l’ont révélé : nous ne sommes pas tous égaux face au sommeil. Le gouvernement a décidé de réagir face à une injustice qui minait jusqu’alors l’existence de centaines de milliers de nos concitoyens.

L’inégalité jusque sur le sommier

Un être humain dort en moyenne 7 heures par nuit : la science est venue confirmer ces dernières années ce dont philosophes et sociologues avaient connaissance depuis bien longtemps . En France, la durée du sommeil s’établit ainsi à 7 h 5 en semaine et 8 h 11 le week-end, soit une durée globalement inférieure aux 7h30 réclamées par notre corps. Il n’en a cependant pas toujours été ainsi. Le système ultralibéral a diminué notre durée de sommeil de près d’une heure et demie en un demi-siècle. Femmes, Hommes, nous sommes tous concernés. Mais certains plus que d’autres.

Les femmes et les Asiatiques vivent plus que les hommes et les Australiens

Ce que Madame Michu ignore en revanche c’est que son gentil mari s’effondre durant 8 heures après un Sochaux-Troyes alors qu’elle peut se contenter de 6h30 même un soir de Grand Cabaret. En d’autres termes, Madame Michu bénéficie d’un privilège quotidien, celui de vivre 1h30 de plus. Un privilège qui vient s’ajouter à celui d’une espérance de vie largement plus élevée.

Cette inégalité criante n’est cependant pas la seule, avec des Australiens qui dépassent allègrement les 9 heures tandis que les Asiatiques parviennent à se contenter de moins de 6 heures, soit 3 heures de vie en plus chaque jour qui passe !

Gros dormeurs et petits dormeurs

Comme si cela ne suffisait pas, le psychiatre Ernest Hartmann a révélé dès les années 70 l’existence des gros dormeurs, des individus qui ont besoin de plus de 8 voire 9 heures par nuit. Si la baisse du temps de sommeil a pu redonner un peu de pouvoir de vie à ces malheureux, ils demeurent néanmoins scandaleusement à l’écart de la population , l’écart ne s’étant pas réduit d’une plume d’édredon. Conscient de l’urgence d’une politique volontariste visant à réduire la fracture nocturne, le gouvernement avait décidé à l’automne 2012 de nommer une Commission chargé d’étudier un moyen de redonner du pouvoir de vie aux gros dormeurs.

Les gros dormeurs, des citoyens comme les autres

Plusieurs solutions avaient alors été envisagées. Si le Premier Ministre a semblé pencher dans un premier temps pour la solution d’un départ à la retraite précoce pour les gros dormeurs, des échanges avec les partenaires sociaux l’ont convaincu de l’importance d’envoyer un signe fort à la société civile.

« Une injustice intolérable »

« Il n’est pas acceptable que dans un pays comme la France, en 2013, des gens vivent moins que les autres au simple motif qu’ils ont besoin de plus de sommeil », a déclaré Louisette Duflan, ministre du Redressement pour tous, avant d’ajouter qu’il s’agissait là tout simplement d’une « injustice intolérable ». Un constat partagé par l’Assemblée Nationale qui a donc entériné ce matin le passage aux 25 heures pour les gros dormeurs.

A compter du 1er juin 2013, les gros dormeurs pourront ainsi bénéficier d’une heure de plus tous les jours, pour une activité de leur choix, sur simple présentation d’une certificat de gros dormeur délivré par la Caisse d’Allocations Familiales. Les modalités de mise en oeuvre n’ont pas encore été arrêtées mais Louise Duflan s’est félicité de cette avancée sociale tout en indiquant qu’elle ne comptait pas s’en tenir là. Un de ses proches nous a ainsi révélé hors-micro qu’elle souhaite désormais étendre cette mesure à la famille des gros dormeurs, ceci afin que tous puissent partager ce temps de vie retrouvé.

(crédit photo Gros dormeur avec des tâches de rousseur : Ed Yourdon)